Premier rendez-vous chez le psy…

Un processus parfois long


Il n’a déjà pas forcément été facile de passer à l’action pour fixer ce rendez-vous. Parfois, vous êtes en possession d’un numéro de téléphone, transmis par une personne bienveillante, sur votre demande ou sur proposition de cette dernière, depuis longtemps déjà… et ce numéro attendait, bien caché au fond d’une poche, d’un agenda, ou d’un téléphone…
Parfois au contraire, cela a été très rapide, vous avez trouvé ce contact et vous avez tout de suite agi pour appeler ou écrire.

Premier contact


Il a fallu choisir par quel moyen me contacter : appel, message vocal, SMS, mail… et parfois attendre jusqu’au lendemain que je puisse vous rappeler. Pour vous répondre, je préfèrerai toujours un appel téléphonique, qui sera bien plus confortable pour se parler de nos disponibilités, et de la modalité de consultation que vous désirez : en présentiel, à distance, et si vous venez pour votre enfant, avec lui ou pas pour la première fois ?
Parfois vous pourrez, si vous le souhaitez, poser quelques questions pratiques ou me parler succinctement de ce qui vous amène à prendre rendez-vous.
Ce premier échange oral, c’est le début de la rencontre. C’est un préliminaire important car notre alliance commence à se construire dès cet instant. Certains raccrochent, et dès la fin de ce premier contact, se sentent déjà en confiance. Pour d’autres, ce sera un peu plus long, mais ils pourront se projeter plus facilement dans le premier rendez-vous. Pour d’autres encore, cela ne fera qu’accentuer leur doute ou leur questionnement, ils resteront en attente de notre premier face à face pour savoir ce qu’ils en pensent.
Pour moi aussi, quelque chose commence à se dessiner au premier appel, avec votre voix, les mots que vous employez, le ton de vos phrases,… vous commencez à prendre forme dans mon esprit, et alors je peux également me projeter dans cette rencontre prochaine.

Venir au cabinet


Il a fallu trouver le cabinet, selon votre degré d’anticipation consulter un plan à l’avance, calculer votre trajet, envisager du temps supplémentaire « au cas où »… et puis sonner, ouvrir la porte, monter les quelques marches qui vous mèneront au premier étage.
Il a fallu peut-être attendre quelques minutes sur une des chaises à votre disposition sur ce palier. Cette attente vous permet de vous préparer… à quoi ? Vous ne savez pas vraiment, aurez-vous la parole tout de suite ? Comment fait-on pour parler de soi à une inconnue ? Se présentera-t-elle d’abord ? Faudra-t-il remplir un document ? En fait, est-ce finalement bien nécessaire de venir voir cette psychologue ? Que vais-je lui dire ? Et par où vais-je commencer ?
En tout cas l’introspection se concrétise… mais la première fois, vous êtes souvent envahi de toutes ces incertitudes… ce n’est pas confortable du tout…
Un de mes patients m’a raconté un jour que chaque fois qu’il venait et se retrouvait assis là, à attendre pendant quelques minutes, il se souvenait de cette « première fois », de l’état d’anxiété mêlée de désespoir dans lequel il se trouvait… il n’aimait pas se souvenir de lui-même dans cette situation-là, mais cela agissait un peu comme un rappel lui permettant d’évaluer ses avancées.

La rencontre


À l’heure convenue, j’ouvre la porte et nous voilà ensemble. Je vous invite à entrer dans mon cabinet, intimiste, confortable, chaleureux, enveloppant, calme… Après avoir éventuellement enlevé une veste et posé vos affaires, vous vous installez sur le canapé. Je suis assise en face de vous. À partir de cet instant la séance vous appartient, et c’est mon travail de m’adapter à ce qui va se dérouler, selon les personnes. Certains ont besoin d’être guidés par des questions, d’autres déploient tout de suite leur histoire, d’autres encore ont besoin du silence pour faire clarté et choisir minutieusement leurs mots… certains pleurent, parfois s’en excusent, et je les rassure très vite : quel meilleur endroit pour verser quelques larmes que dans le cabinet d’un psychologue ?
Nous avons une heure environ, pour cette première fois. Je suis garante du cadre et je garde un œil sur le temps. On peut parfois se laisser emporter ! La première séance est souvent très riche, vous avez parfois l’impression que « ça part dans tous les sens » ! Ne vous inquiétez pas, c’est aussi mon travail de garder le fil en pensée, de le démêler ou d’y revenir si nous l’avons perdu… Je prends des notes pendant cette première séance, et uniquement pendant celle-ci, parce que beaucoup d’éléments sont à retenir. Par la suite, je le ferai en différé, parce que c’est un autre travail, celui qui m’incombe, celui, entre deux rendez-vous, de mettre de la pensée sur ce qui se déroule en séance.
Je dois penser à prévoir quelques minutes à la fin pour des éclairages pratiques… la question du règlement, de la facture, du remboursement. Ce sera le moment pour vous, si vous le désirez, de poser les questions qui vous viennent à cet instant-là.
Vous serez libre de décider si vous voulez fixer un prochain rendez-vous immédiatement ou de préférer prendre le temps de réfléchir pour savoir si vous voulez revenir.

Fin de séance


Vous repartez, sans doute soulagé d’avoir enfin amorcé ce travail sur vous dont le besoin se faisait sentir depuis longtemps, parfois encore sous le flot des émotions qui auront coloré nos échanges, peut-être en doute sur la méthode ou sur votre choix de venir me voir. Souvent, vous êtes déjà dans la suite du déroulement de votre journée, la prochaine obligation de votre planning…
Cependant, consciemment ou non, votre « appareil à penser » est maintenant activé, et quelque chose en vous a commencé à se modifier…